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les illusions
On a dit que l’armoire de grand’mère abrite un lourd secret. L’enfant s’approche alors à pas muets de chat et entrouvre la porte qui grince un air joyeux. Un rai de lumière éclaire la pénombre et tombe sur l’entrelacs des cartons au parfum d’œillets. Un petit œil curieux s’immisce en douce. Son regard coule le long des rubans mauves qui nouent en un lien lâche un doux passé sépia. Sa main tendre et dodue s'y glisse. Tire sur le tissu qui ondule en tombant. Laisse s’ouvrir la boîte sur un jardin ancien, parsemé de chardons, de bleuets et de roses. Parmi les herbes hautes, un puits de pierres usées à la margelle en bois. Gravé dans le bois brun le prénom de grand’mère. Et au fond, tout au fond, flottant dans l’eau croupie, ses illusions perdues.
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