mardi 11 novembre 2008

LE GONCOURT 2008


Entendu ce matin sur France Inter, une critique très élogieuse du Goncourt de cette année, Syngué sabour. Pierre de patience, d'Atiq Rahimiun

Avec Syngué sabour. Pierre de patience, Atiq Rahimiun, écrivain étranger écrivant pour la première fois en français remporte le prix GONCOURT.

Le récit est bref, l'histoire crue, violente, enflammée, douloureuse. Une histoire parée des couleurs de la fable persane. Syngué sabour désigne, en Afghanistan, une pierre « de patience ». On peut lui confier ses secrets avant qu'elle n'explose.

Ici, la pierre est un homme. Un homme muet car une balle dans la nuque l'a jeté dans le coma. Sa femme le veille. Elle parle. Se libère. Se libère de la geôle absurde où les hommes relèguent la féminité.
Ce livre est un bel hommage à la femme!

Ce roman, étrange et oriental, avance selon un crescendo proche de la folie, où les aveux sifflent aussi comme des balles vengeresses sur le corps du mari mourant. C'est un roman universel: On ne dit pas le lieu (est-ce l'Afghanistan ?), mais nul n'ignore que c'est l'oppression islamiste qui est visée.

Le style est très épuré, presque sec, alimenté de phrases hachées, souvent sans verbes.

Âgé de 46 ans, Rahimi a fui son pays en guerre dans les années 1980. Direction le Pakistan et la France où il obtint l'asile politique puis un doctorat en audiovisuel.

Le livre saura trouver des centaines de milliers de lecteurs... et surtout de lectrices : « Je parle des femmes afghanes comme de toutes les femmes du monde. Les femmes afghanes, comme les femmes du monde entier, ont des désirs, des rêves et des espoirs, leurs forces et aussi leur faiblesse », a précisé Atiq Rahimi après l'annonce de son prix.

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