lundi 29 septembre 2008

NOUVELLES

première partie

François

Le petit matin vomissait ses ultimes volutes. Le ciel triste, parsemé des dernières traînées sombres, se déchirait comme du coton avec la langueur doucereuse d'un lit chaud au réveil.
Les sens en émoi, François, nu sous son drap, jeta un regard blafard et mauvais au réveil posé sur la table de nuit.
Il s'étira, se renversa. Son sexe en érection lui rappela soudain son veuvage. Il était seul. On lui avait volé son amie, sa compagne, sa confidente, sa femme. Il la retrouvait dans l'odeur du café qui passait tout seul, chaque matin, par les pores d'une machine programmable, et se répandait là où elle avait avant l'habitude de se fourrer dès qu'il fallait se lever: autour de lui, sur lui, sous lui, sous ses aisselles et sous son nez, dans ses cheveux et entre ses doigts, au mileu de son torse, au dessus de son ventre... vivante comme morte, elle était toujours partout avec lui.
Son coeur s'étrangla comme pris dans un étau.
Le café passait.
Bruyant.
Pesant.
Méchant.
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